“RH, c’est le plus beau métier du monde” Jérôme Fabre, DHR Big Fernand
Nous sommes partis à la rencontre de Jérôme Fabre, DHR pour l’enseigne Big Fernand et client Combo. Entre conseils aux RH, parcours inspirant et outils indispensables, il nous livre son expertise sur un plateau.
Bonjour Jérôme ! Est-ce que vous pouvez vous présenter ?
Bien sûr ! Je suis le Directeur des Ressources Humaines des restaurants Big Fernand.
Aujourd’hui, on a 20 restaurants en propre, 40 en franchise. J'ai intégré la société le jour du déconfinement et précédemment, j'ai travaillé dans d'autres secteurs d'activité.
J'ai commencé mon parcours professionnel dans le monde du tourisme. Ensuite, j'ai intégré une société spécialisée dans la collecte des déchets et leur valorisation. Puis j'ai rejoint un autre groupe spécialisé sur la propreté industrielle. Je suis dans le monde des RH depuis 23 ans !
Et donc depuis trois ans maintenant, j'ai rejoint l'univers de la restauration avec un immense plaisir, une prise de poids… conséquente.
Qu’est ce qui vous a donné envie de tenter l’aventure Big Fernand ?
Les personnes que j'ai rencontrées dans le cadre de mon parcours d'embauche qui avaient un amour de leur entreprise, un amour de la restauration. Des gens profondément humains, des gens gentils, ça fait partie de nos valeurs, d’ailleurs.
Ils m'ont tous donné envie de me lancer dans cette aventure. Et quand je suis arrivé, j'ai rencontré des collaborateurs, les tenanciers… Qui avaient aussi cet œil qui pétille quand ils parlent de leur burgers et de leur métier… des gens passionnés et passionnants.
Quelles sont vos missions au quotidien ?
Elles sont très variées. Le but premier du DRH, c'est de faire en sorte que l'entreprise dispose d'une main d'œuvre qui soit adaptée à sa stratégie.
Une entreprise a pour vocation de servir les clients, de se développer, de franchir de nouveaux horizons et donc nous, notre travail, c'est de faire en sorte que les objectifs de l'entreprise puissent être réalisés par le personnel qui compose la société.
Donc pour ce faire, on va s'assurer que la main d'œuvre, que nos salariés soient toujours formés pour que ce soit en adéquation avec les objectifs de la société, qu'on ait justement un nombre de collaborateurs suffisant pour atteindre ces objectifs.
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Notre rôle, c'est de recruter, de former, de faire évoluer nos collaborateurs. En plus de ça, il faut aussi s'assurer que les collaborateurs travaillent dans de bonnes conditions.
Donc on va avoir une gestion administrative qui devrait être la plus précise et rigoureuse possible. On paye nos équipes en temps et en heure correctement, tout ça dans un bon climat social. Ca aussi, c'est le rôle du DRH : de s'assurer que dans la société, le climat social soit le plus serein et le meilleur possible.
Qu'est ce qui vous a donné le déclic pour devenir RH ?
Il m'est venu du goût des autres.
C'est un peu bateau, non ? Mais effectivement, j'aimais bien la relation humaine. Initialement, dans mon parcours, j'ai commencé par des études de psychologie et finalement je me suis dit que la confrontation à la maladie, à la pathologie était compliquée pour moi.
Mais par contre, j'aimais cette relation aux gens et donc du coup je me suis plutôt réorienté vers les Ressources Humaines. J'ai enchaîné avec un diplôme en management et gestion des RH. C'est de là qu'est venue ma passion pour cette fonction qui en plus est une fonction que l'on peut exercer dans différents métiers, entreprises, secteurs d’activité…
Du tourisme, à l'environnement, à la propreté et maintenant, la restauration. C'est un métier qu'on peut exercer dans tout un tas de secteurs et donc découvrir tout un tas d'environnement. Et c'est cet aspect là qui est pour moi assez génial.
Votre parcours est très riche, quelle est votre plus grande fierté professionnelle ?
Chez Big Fernand, c'est d'avoir réussi, au fil des années, à mettre en place un dialogue social positif, constructif, basé sur la confiance et le respect réciproque.
Ça, c'est vraiment ma plus grande fierté ici.
Si vous deviez donner un conseil à un jeune qui débute et qui veut devenir RH ?
Je lui conseillerais d'être curieux, de tout ou tout le temps, de s'intéresser aux autres, de s'intéresser à ses collègues de travail, ce qu'ils font, leur métier.
Ici on a les restaurants, le siège, la finance, la qualité, etc. Il faut vraiment avoir un esprit grand ouvert pour pouvoir comprendre les rouages de l'entreprise et s'intéresser aussi à ses clients. Quand on est dans le service, il faut s'intéresser. Pour moi, c'est le plus beau métier de l'entreprise. Donc je lui dirais “fonce, c'est le plus beau métier”.
Quel est votre plus gros challenge aujourd’hui ?
La plus grosse difficulté, c'est d'arriver à concilier les attentes de la direction et les attentes des salariés qui sont parfois un peu en contradiction ou pas toujours très alignés.
Donc nous, notre travail, c'est justement d'arriver à faire que ça s'aligne. Ça s'emboîte pour que chacun s'épanouisse dans l'entreprise, que l'entreprise soit satisfaite, qu'elle puisse continuer à croître, à se développer et à vivre et que le salarié, lui, s'épanouisse et soit heureux de venir le matin travailler.
La plus grande difficulté, c'est d'arriver à concilier les deux.
Pour Big Fernand, qu’est-ce qu’un bon recrutement ?
Un bon recrutement, c'est un recrutement où l'entreprise et le collaborateur sont heureux de se rencontrer et où chacun trouve ce qu'il est venu chercher.
À la fois l'entreprise qui est contente de son collaborateur et le collaborateur qui est content d'être dans l'entreprise. C'est ça un bon recrutement, c'est quand il n'y a pas de tromperie sur la marchandise, ni d'un côté, ni de l'autre.
Et pour nous, un bon candidat, c'est un candidat sympa, souriant, agréable. Chez nous, on cherche du savoir-être. Le savoir-faire, on vous l'apprendra. Par contre, le sourire, la bonne humeur, ça ne s'apprend pas.
On vend de bons produits, de qualité, on est très soucieux de notre sourcing, de la qualité de ce qu'on vous met dans l'assiette. Donc on doit être fier de vous le présenter. On doit avoir le sourire. On doit vous faire passer un excellent moment quand vous venez chez nous et donc c'est ça le bon candidat.
C'est le candidat qui sera heureux de vous transmettre notre passion.
Si vous deviez donner un conseil à un dirigeant qui cherche à engager son premier RH
Il doit trouver un complice. C'est très important. La confiance entre le DRH et son dirigeant, c'est même primordial.
On doit avoir une vision commune du monde de l'entreprise, des relations sociales et du rapport humain qu'on doit entretenir dans la société.
Alors une vision commune, ça ne veut pas dire être toujours d'accord, c'est pas ça. Mais par contre, ça veut dire que sur des sujets importants, des sujets de fond, là, il n'y a pas une feuille de papier à cigarettes qui doit passer entre les deux. Par contre, c'est aussi le désaccord et la réflexion qui font avancer les choses.
Je ne suis pas toujours d’accord avec mon président et il n'est pas toujours d'accord avec moi mais on arrive toujours à trouver une solution qui sera la meilleure pour nous, pour l'entreprise et pour les collaborateurs.
Donc c'est ça en fait, c'est cette complicité. Au-delà de l'aspect technique, on est une fonction très réglementée, avec un cadre légal très marqué.
Tous les DRH sont formés, on a des avocats qui nous accompagnent, etc. Donc ça, ça n'est pas le plus compliqué… Mais par contre cette relation humaine, c'est la plus importante. C'est ça qu'un dirigeant doit trouver chez son DRH, et réciproquement.
Avez-vous senti un avant/après Covid-19 dans le recrutement et la motivation des candidats ?
La restauration a souffert pendant le Covid et en souffre encore aujourd’hui.
Je note en effet une perte d'envie de venir travailler dans ce secteur d'activité. Je le vois chez nous, à travers ce que je peux lire dans la presse et par mon réseau personnel. J’ai pas mal d'amis qui sont dans la restauration et qui me font part de leurs difficultés à trouver de la main d'œuvre.
Je pense que ça ne touche pas forcément que le secteur de la restauration. Avec le Covid, les gens ont repensé au sens du travail. Le travail n'est plus un objectif mais devient un moyen et du coup, l'appréhension que l'on en a est différente aujourd'hui.
Et chez Big Fernand, comment on fidélise les équipes ?
On essaie de garder l'ADN de la société et ce qui a fait son succès : ses valeurs, la simplicité, l'artisanat, la convivialité. Mais la convivialité, ça ne se décrète pas. Vous ne pouvez pas dire : “ici, on est conviviaux”. Non, il faut créer une atmosphère, créer les conditions de travail qui font que les gens sont heureux de venir ici.
Ça semble basique mais il est aussi indispensable de respecter le cadre légal.
Ça paraît idiot de le dire comme ça. Mais les candidats savent que s’ils travaillent nous, ils seront respectés. On fera attention aux heures que vous faites, que votre paye soit correcte aux temps de repos… On mettra tout en œuvre pour être le plus carré possible.
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Sur tous ces sujets-là, on n'est pas des magiciens ou plus forts que d’autres. Mais on y porte une attention particulière. Et quand on se trompe, on corrige. Il faut faire preuve d'humilité, on n'est pas parfait, loin de là, mais on est capable de le reconnaître.
Quand on rentre chez nous, on va faire en sorte de vous accompagner le mieux possible pour que vous soyez à l'aise dans l'exercice de votre métier et proposer un parcours d’évolution aux petits oignons.
Chez Big Fernand, on peut passer tenancier à responsable de secteur, les évolutions sont possibles et réelles.
On a beaucoup de collaborateurs qui ont commencé à la plancha et puis ensuite qui ont évolué. Je pense à nos 4 responsables de secteur. Trois viennent de la promotion interne. Attention, il n’y a pas de place pour tout le monde, il faut faire des choix mais en tout cas, on fait en sorte de pouvoir le faire et d'offrir cette possibilité là.
On essaie aussi d'avoir une politique sociale qui soit juste. On a mis en place un système de rémunération variable qui impacte tous les collaborateurs des restaurants, qui est basé sur la performance du restaurant.
Si on atteint un certain niveau de chiffre d'affaires, il y a une récompense et si tous les critères sont remplis, la personne peut avoir l'équivalent d'un 13eme mois. Ce qui n’est pas rien car si les collaborateurs se sentent bien, les clients se sentiront bien et l'entreprise ira bien.
En gros : c'est du dialogue, c'est de l'écoute et c'est beaucoup d'humilité et d’adaptabilité.
Quels sont les outils qui vous aident au quotidien côté RH et administratif?
Combo pour la gestion des temps et des activités, que ce soit pour la paye ou pour les plannings des restaurants. On utilise ensuite un logiciel de paie et un outil de gestion du recrutement.
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Et côté indicateurs RH, quels sont les plus importants pour vous ?
On va regarder l'absentéisme, notre taux de turn-over, la masse salariale mais aussi la fin des périodes d'essai, les titres de séjour, les visites médicales etc. Combo nous aide pour tout ça grâce à des alertes sur l’outil directement.
Ça permet d'alléger la charge mentale des managers.
Moi, ce que j'attends d'un outil, c'est de nous simplifier et nous sécuriser la vie. Et sur ces deux aspects, Combo et notre logiciel de paie fonctionnent très bien ensemble. Avec la pointeuse Combo, on voit également que les équipes font leur pointage correctement, on a la remontée de la gestion des temps et des activités qui se fait toute seule.
Quand le manager fait sa planification, les alertes lui indiquent que tel collaborateur est en congé par exemple ou que son contrat ne dépasse pas X heures.
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Et si un RH hésitait à digitaliser ses process, qu'est ce que vous pourriez lui dire ?
Qu'il ne faut pas hésiter ? Il passera de meilleures nuits donc qu’il n'hésite pas une seule seconde. Ça va faciliter sa vie et la vie de ses équipes. Tout le monde dormira mieux, et les salariés seront bien plus satisfaits !
Notre interview complète avec Jérôme, ici :