Respecter le temps de pause repas des salariés en boulangerie
En boulangerie, la pause repas n'est pas institutionnalisée. Quelques règles permettent de cadrer les pratiques pour le bien-être des salariés et dans le cadre de votre gestion du planning.
Les règles de base : le temps de restauration est une pause comme les autres
Le droit du travail français n’oblige pas l’employeur à institutionnaliser, de manière spécifique, le temps de pause en boulangerie ni le temps de restauration au sein de son entreprise.
Temps de pause
La loi, reliée par la convention collective ou un accord d’entreprise, prévoit, dans un cadre général, que toutes les 6 heures, le salarié doit bénéficier d’un temps de pause au travail de 20 minutes consécutives minimum. Pour les mineurs, 30 minutes toutes les 4h30. Il s’agit là d’un temps de pause légal. Dans tous les cas, il est interdit à l’employeur d’obliger le fractionnement de ces temps de pause, et il est possible, pour l’employeur, d’octroyer d’autres courtes pauses supplémentaires (café, cigarette, etc). Une convention ou un accord d’entreprise/d’établissement peut fixer un temps de pause supérieur.
Dans la pratique, une coupure plus longue est généralement d'usage (45 minutes minimales de pause déjeuner par exemple).
Le temps de pause en restauration rapide varie légèrement.
😄 À noter : les jours de repos compensateur en boulangerie ne sont décomptés qu’en heures de travail effectif et n’incluent donc aucun moment de repos payé. Un salarié bénéficiera de 7 heures de repos compensateur, même s’il prend 20 minutes de pause ou 45 minutes de pause repas par jour travaillé.
Mise à disposition d'un local
L’employeur est tenu de mettre à la disposition de ses salariés un local afin qu’ils puissent se restaurer, mais la réglementation ne l’oblige pas à fournir un repas aux salariés. En dessous de 50 salariés, l’employeur doit mettre à disposition des salariés, un emplacement leur permettant de se restaurer dans des bonnes conditions d’hygiène et de sécurité. Au-dessus de 50 salariés, un local équipé doit être mis à disposition. Ceci est précisé dans les conventions collectives s’appliquant. Attention à l’inspection du travail qui vérifie, lors de sa venue, la bonne application de cette obligation.
Cette pause déjeuner n’est, par principe, pas rémunérée puisqu’elle ne correspond pas à du temps de travail effectif, néanmoins le salarié peut être contraint de rester sur son lieu de travail pendant celle-ci selon ses occupations.
Les textes précisent que, dans le cas où il resterait à la disposition de son employeur pour assurer la continuité du travail et l’empêchant ainsi de vaquer librement à ses occupations personnelles, et uniquement dans ce cas-là, ce « temps de pause » (qui n’en est plus vraiment un !) serait rémunéré par l’employeur.
Les contraintes inhérentes au secteur de la boulangerie
Considérant les contraintes particulières inhérentes aux métiers de boulanger et de pâtissier, il est accordé aux ouvriers boulangers et aux ouvriers pâtissiers non nourris, une indemnité journalière pour frais professionnels d'un montant égal à une fois et demie le minimum garanti tel que sa valeur au 1er janvier de chaque année est normalement retenue par voie réglementaire pour le calcul des charges sociales qui sont ici exonérées : celle-ci s'élève à 5,48 € en 2020. Une prime supplémentaire égale à la différence entre 1 heure de salaire de la catégorie du salarié et une fois et demie la valeur du minimum garanti peut être versée. Cette prime complémentaire est soumise à charges sociales. Elle peut figurer ou non dans la convention collective en boulangerie et s’applique au bon vouloir de l’employeur qui décide de l’accorder ou non.
D’autres “avantages en nature pain” peuvent être proposés, en plus de celui-ci, mais la valeur de cet avantage en nature doit figurer sur les fiches de paie pour déterminer le salaire brut, puis déduit du net à payer.
La convention collective ne fait référence qu’aux ouvriers boulangers et pâtissiers.
Envie d’en savoir plus sur le repos hebdomadaire en boulangerie ? Suivez le lien !
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Quid des vendeurs en boulangerie ?
En l’absence de dispositions particulières, les vendeurs/caissiers en boulangerie ne bénéficient pas, à priori, des avantages en nature prévus par la convention.
Le droit du travail s’applique donc : le vendeur / caissier aura ainsi à sa disposition un local afin de se restaurer, mais sa pause-repas ne sera pas rémunérée, sauf s’il est mis à disposition de son employeur, et aucune obligation pour l’employeur de lui accorder l’avantage en nature.
Jours fériés et pause en boulangerie
Peu importe que le 11 novembre soit férié, les jours fériés en boulangerie bénéficient du même temps de pause repas durant les heures de présence du salarié dans la boulangerie-pâtisserie. L’employeur doit donc accorder les mêmes temps pour déjeuner que ceux appliqués lors des jours normalement travaillés, dans le respect de la convention collective ou de l’accord d’entreprise.